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Jean-Sébastien Mariage - Biographie

Né à Paris en 1973 et grandi en banlieue middle class, c’est sur les cordes à linge au fond du jardin que Jean-Sébastien Mariage s’initie à la guitare, bien avant la transmutation de son BEPC en Stratocaster noire, changée bien vite pour la Gibson Les Paul qu’il n’a plus lâchée depuis. A 17 ans et jusqu’à ses 23, il suit les ateliers d’improvisation de celui qu’il considère encore aujourd’hui comme son maître de musique, Patricio Villarroel. De son bref passage à la Sorbonne, cursus musicologie, il ne retiendra guère que d’avoir entendu, pendant les cours d’acoustique, des enregistrements de chants d’Indiens d’Amazonie ou de cloches vaticanes : c’est que parallèlement, l’aventure musicale vraie a commencé – première expérience professionnelle à 19 ans avec une compagnie de danse, puis rencontre à 20 de Frederick Galiay, bassiste avec lequel il fonde Chamæleo Vulgaris, et premiers concerts sous l’égide des Instants Chavirés. Il enchaîne les scènes, puis se dit que tout de même, il serait bon qu’il fasse le Concervatoire (sic), puisque c’est là que l’on apprend à faire des concerts : il y étudie la guitare classique durant six ans, jusqu’au concours national en 2000. S’ensuivent une bonne vingtaine d’enregistrements et des centaines de concerts, solo ou au sein de diverses formations, estampillées d’improvisation libre, free rock, voire free jazz ou noise, avec les plus marquants des improvisateurs français et internationaux – sans oublier les collaborations avec la danse (Karol Armitage ou Yukiko Nakamura), le théâtre, la poésie et les arts plastiques, mais aussi avec des compositeurs tel que Rhys Chattam, Elianne Radigue, Stephen O’Malley, Frederick Galiay, Peter Ablinger… En bref, un parcours, c’est selon, de puriste ou de monomaniaque : il n’y a jamais eu, il n’y a, et il n’y aura jamais, sans doute, que la guitare, il ne sait faire que ça, mais sait tout en faire – surtout ce que lui seul en fait, bien entendu. A savoir : posément, avec autorité, faire émerger du chaos une matière, quelle qu’elle soit l’accepter, l’accueillir même, puis consciencieusement la travailler, la polir ou l’éfaufiler peu importe mais toujours au maximum, et puis d’un coup d’un seul lui faire rendre gorge. Quitter la terre. Déchirer le temps.

Photo : Bruce Milpied © 2008

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