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Pearls Of Swines

Sarah Murcia : chant & clavier
Gilles Coronado : guitare
Franck Vaillant : batterie
Frederick Galiay : basse, voix, composition & direction
Musique composée sur des textes d’Edgar Allan Poe.

Pearls of Swine joue Edgar Allan Poe

Pearls Of Swines
(Rock polychromatique)
Ce programme a reçu l’aide au projet de la DRAC Ile de France 2013.

Extraits mp3

Eulalie :



The Raven part 1 :



When the rest of heaven was blue :




Télécharger l’album premastering

Enregistré au studio Pigalle par Guillaume Delavilleon.
Mixage : Delavilleon/Galiay

La musique s’articule en tableaux, telle une suite, creusant une couleur, une disposition, à la manière d’une fresque sonore. Si le son et l’énergie du groupe plongent clairement leurs racines dans le rock progressif, l’inspiration puise aussi dans le jazz, avec une grande part laissée à l’improvisation, dans les musiques polyrythmiques de parties plus éloignées du monde, dans la musique contemporaine pour l’harmonie, bien que la composition soit intuitive et non systémique et l’électroacoustique, pour l’approche du son.
Les instruments acoustiques, électriques et électroniques se côtoient ici en toute liberté.

Les contrepoints sont tantôt enveloppants tantôt acides et soulignent le sens et la musicalité des poèmes de Poe.
Les thèmes construits sur des mesures souvent impaires sont enrichi par l’immense maitrise rythmique de Franck Vaillant. Ce qui donne parfois des illusions de micros décalages de la structure. Celle ci se présentant comme une machine humaine, avançant sans compromis.
Les patterns sont lancinants et sophistiqués et nous entrainent dans une musique opiniâtre et sans concession, dans de longues phases de transe avec du chant à deux voix à l’unisson, tranchant avec des parties bouillonnantes et des des riffs cinglants, des incursions technoïdes ou des mélodies d’un lyrisme presque romantique.
La voix de Sarah Murcia, par endroits, vole au dessus d’ostinato de guitare et de basse imbriqués et parfois contrariés par des cellules rythmiques inattendues.
La musique de PEARLS OF SWINES ne contient pas seulement les influences de Frederick Galiay et celles de chacun des membres du groupe. Elle se voudrait aussi une passerelle œuvrant pour un décloisonnement des différentes approches musicales pratiquées par ces musiciens, afin de les offrir au plus large public.
Malgré la virtuosité des membres du groupe, il n’y a pas de démonstration d’instrumentistes mais une écoute constante et une réactivité de chaque instants. Les musiciens sont toujours au service de la musique.

Bien que la voix chanté occupe une grande place, les notions de soliste et d’accompagnement sont plutôt remplacés par celle de contrepoint et de matière sonore.

Edgar allan Poe Charles Baudelaire disait, entre autre, en parlant des écrits de Poe : "Ce qui n’est pas légèrement difforme a l’air insensible". C’est bien cette "beauté étrange" qui donna à Frederick l’envie de rapprocher son esthétique musicale (souvent qualifiée d’étrange) de la poésie d’Edgar Allan Poe. Celle-ci exhalant, dans sa version non-traduite, un sens du rythme proprement anglo-saxon qui s’avère tout à fait en adéquation avec les structures impaires et plus métaphoriquement avec l’harmonie atonale et souvent chromatique développée.
PEARLS OF SWINES est la rencontre inespérée des parcours et inspirations de ses membres avec l’immense poésie d’ Edgar Allan Poe.
La poésie étant pour Frederick Galiay l’essence de toute musique et plus généralement l’essence de l’art.

Extraits vidéo


Chronique du concert du 1er Février 2013 au Pannonica - Nantes

Il est des concerts dont on sait qu’on ne sera pas déçu. D’autres pour lesquels on sait à quoi s’attendre… Et d’autres encore, plus rares, dont on ne sait rien… On connaît les musiciens, sans toujours pouvoir deviner la nature de leurs nouveaux projets…
Ce quartet-ci fait évidemment partie de cette dernière catégorie. Franck Vaillant, Gilles Coronado et Sarah Murcia, à savoir les trois-quarts du formidable groupe Caroline (dont le dernier album est plus que recommandable), et le bassiste Frederick Galiay, co-éminence grise (avec Edward Perraud) du singulier projet Big Pop (voir la chronique de Citizen Jazz) sont réunis autour d’un projet alliant des compositions de Galiay à des poèmes d’Edgar Allan Poe.
Pas vraiment de jazz, ce soir, mais une énergie rock rappelant autant la no-wave que le rock progressif de King Crimson ou le R.I.O. d’Henry Cow, le tout mâtiné de musique drone (suis-je le seul à avoir parfois pensé à l’album Insurgentes de Steven Wilson ?). Rock, donc, mais joué par des musiciens rompus à l’exercice de la musique improvisée, étirant le temps et emportant le spectateur très, très loin, dans le monde si particulier de Poe. Indescriptible, en réalité !
Après une ouverture instrumentale tonitruante au groove irrésistible, la voix de Sarah Murcia, étrangement fragile et solide à la fois, murmure légèrement dissonant quoique toujours maîtrisé, nous entraîne dans les histoires sombres du poête américain : “Eldorado”, “Eulalie”, “Ligeïa”, “The Ring”, “The Rest Of Heaven Was Blue”, et un extraordinaire “The Raven”, lancinant, où pendant dix minutes (une heure ?), on ne peut s’empêcher d’entendre ce terrifiant corbeau tapoter à la porte de la chambre du malheureux narrateur.
Inquiétude, terreur… Jamais la musique ne tombe dans le cliché de la B.O. de film d’horreur, préférant suggérer plus qu’appuyer… Les étranges guirlandes synthétiques de Sarah Murcia, les hachures foudroyantes de la guitare de Gilles Coronado, le couple basse/batterie furieux (on ne répétera jamais assez combien Franck Vaillant est un batteur fabuleux), les voix mêlées de Murcia et Galiay, tout concourt à faire perdre pied à l’auditeur, sans pour autant le lâcher en route. Une musique tendue, hypnotique, souvent à la limite de la transe (impossible de ne pas headbanger !), douce, enveloppante, explosant soudainement en bourrasques, rampante, insidieuse (la mélodie de “The Raven” me trotte encore dans la tête aujourd’hui)… Un moment musical unique, riche en surprises, qui laisse espérer un très grand disque, actuellement en phase d’enregistrement.
A ne rater sous aucun prétexte si le groupe passe en concert près de chez vous !

http://zoreilles.forumdediscussions.com/



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