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Présentation de quelques projets passés.

X_Brane

Bertrand Gauguet : saxophones alto et soprano
Jean-Sébastien Mariage : guitare électrique
Mathias Pontevia : batterie horizontale

Compte rendu du concert au festival Pied-Nu par Joël Pagier, paru dans Improjazz n°176 - Juin 2011

Un de ces concerts improvisés comme on les aime, fondés sur l’interaction sensible d’instrumentistes à l’affut, prêts à renoncer à leurs moindres principes de jeu plutôt que de les voir s’ériger en système. X_Brane (prononcez à la française puisque leur nom se référence directement à une théorie physique des cordes, élaborée dans l’hexagone) est né de la rencontre, en 2004, du saxophoniste Bertrand Gauguet, du guitariste Jean-Sébastien Mariage et du percussionniste Mathias Pontévia. "Penche un peu vers l’angle", leur premier album tout récemment paru chez Amor Fati (dist. Improjazz), m’avait déjà laissé rêveur devant l’évidence de leur cohésion et l’originalité de leur palette sonore, mais ce n’était encore rien auprès de ce que nous réservait le direct. L’aptitude de Jean-Sébastien Mariage à laisser durer infiniment le son l’apparente plus à un souffleur pratiquant la respiration circulaire qu’à un guitariste et sa complicité avec Bertrand Gauguet n’en est que plus remarquable. Si l’on reconnait bien la provenance de la vibration (anche ou corde), en revanche il est parfaitement impossible de déterminer lequel a proposé l’échange et lequel l’a accepté. L’infinie diversité des sonorités offertes par le saxophoniste, du souffle détimbré aux stridences expressionnistes, permet également une telle variété de combinaisons que les deux hommes semblent souvent modeler une matière commune et changeante dont ils disposent sans effort. Entre eux, Mathias Pontevia et sa batterie couchée (une grosse caisse évoquant évidemment celle de Lê Quan Ninh et quelques cymbales trébuchantes) oscille entre les deux rôles, mélodique et rythmique, rejoignant les cordes et le cuivre lors de longues notes filées qu’il arrache à la peau du frôlement de ses mailloches ou ponctuant soudain leur chant d’un break impromptu. Le temps se suspendit réellement tant que dura leur set, au point qu’il semblait venir de commencer lorsqu’il dut s’éteindre et que chaque seconde flottait encore dans notre mémoire. Un premier contact avec l’improvisation totale qui augurait encore de belles heures et nous préparait à merveille pour le solo du lendemain midi.



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