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Frederick Galiay

Basse électrique, composition, images.

TIME ELLEIPSIS

CHAMÆLEO VULGARIS :
Antoine Viard, Saxophone baryton
Jean-Sébastien Mariage, guitare électrique
Julien Boudart, Korg MS20
Frederick Galiay, basse électrique & direction
Sébastien Brun & Franck Vaillant, batteries et percussions acoustiques et électroniques
Son : Arnaud Pichard.

Frederick Galiay lauréat du programme de résidence de l’institut français « Hors les murs », automne 2016 : Thaïlande, Laos, Cambodge, Myanmar.

Mon projet était de me rendre en Asie du sud est pour une immersion dans les musiques de cérémonies Bouddhistes ainsi que dans les rituels pré Bouddhistes. La période fût fixée d’octobre à décembre 2016.
Le point principal du projet était, outre lʼimmersion, la compréhension des liens existant entre le mystique et le poétique puis la retranscription en sons de ces «états», afin de composer une œuvre qui utilise ces langages, les transposer à mes codes compositionnels, pour exprimer mes sentiments et mon approche poétique. Enfin, composer cette œuvre pour petit orchestre et dispositif électroacoustique - " Time Elleipsis ", troisième volet du triptyque - utilisant un système musical issus des analogies poétiques existant entre ma composition et les cultures de ces régions.
Ma fascination pour ces musiques nʼest en effet pas nouvelle. Mon premier opus «Missing time», pour basse électrique solo, était déjà très fortement inspiré de chant des moines Bonpo, du Tibet.
La seconde partie, créée à la Muse en circuit et utilisant les outils informatiques (Max MSP) en soutien de la basse électrique, « Space Time Continuum », était plus axé sur l’utilisation des trompes dans la tradition du Bouddhisme Mahayana Tibétain.
Avec ce nouveau projet je souhaitais aller plus loin dans la compréhension de ces différents codes musicaux et poétiques et mon choix s’est tourné vers des pays de traditions Theravada.
Les pays concernés furent le Myanmar, le Laos, la Thaïlande et le Cambodge. Pays où je me suis rendu régulièrement depuis une vingtaine dʼannées, autant pour mʼimprégner de leurs traditions que pour y travailler.
Ce périple fût aussi l’occasion de prendre contact avec les Alliances Françaises et autres lieux susceptibles dʼaccueillir ma pièce pour ultérieurement retourner jouer cette musique dans les lieux qui lʼauront inspirée. Point qui fait partie intégrante du projet.
Ce travail n’est en aucun cas celui dʼun musicologue ou dʼun ethnomusicologue que je ne suis pas mais un regard sensible sur les manières différentes quʼont les humains dʼexprimer des sentiments semblables, aux quatre coins de la planète.

Une œuvre où se côtoient la rigueur inspirée du Theravada et l’exubérance qu’on peut trouver dans les divers actes chamaniques - hors temps - issus des rites animistes.






Le socle poétique de l’œuvre est constitué de l’histoire du Naga (monstre marin qui voulut recevoir les enseignements du Bouddha mais qui, à cause de sa nature reptilienne et de son Karma monstrueux, en fut écarté et qui aujourd’hui est présent dans tous les temples, comme gardien des entrées), celle du Phralack Phralam (au Laos, épopée théâtrale qui est une des interprétations du Ramayana Indien), les ellipses temporelles de ce récit (en une journée, Phralam descent dans les profondeurs abyssales et y vit plusieurs années, avant de remonter à la surface, quelques heure après son départ).
C’était déjà le type d’ellipses temporelles qui m’intéressait dans Missing Time (temps manquant à la chronologie, lors des dites abductions extra terrestres que l’on retrouve dans la quasi totalité des témoignages). Je ne manquais pas alors de constater qu’à l’instar de Moise ou de Jesus qui recevaient les révélations (Apokalupsis en Grec) dans des états seconds, les abductés étaient initiés aux secrets des extra terrestres pendant ces temps manquants, dans des états assez comparables aux illuminations.
Les rapports entre eux que pourraient avoir les différents univers (continuité temps/espace) étaient abordés dans Space Time Continuum. Les cinq points cardinaux (le Zenith en plus de nos quatre points).
J’en ajoute délibérément un sixième, à l’opposé du Zenith. Ce point existe dans l’astronomie Arabe sous le nom de Nadir.
Techniquement, l’hétérophonie (manière de jouer simultanément une mélodie et des variations de celle-ci. Une variation peut consister en l’ajout ou la suppression de notes, un simple décalage (avance ou retard léger), ou un changement de rythme ou de tempo) sera largement utilisée, ainsi qu’un parti pris de très peu de nuances.
Le dépouillement, l’opiniâtreté radicale ou la radicalité opiniâtre des récitations (cantilla- tions) en Pali des moines.



Bien que le Theravada soit une version très épurée, voir légèrement orthodoxe du Bouddhisme, dans beaucoup de lieux, cette doctrine cohabite avec les rites et traditions pré-bouddhistes, tell le Nat Pwe, au Mynanmar ou le culte des Phî, au Laos.
La rigueur Theravada, opposée à l’exubérance des célébrations animistes ne manque pas de me faire m’interroger et de me faire faire un parallèle avec mon approche musicale.
Contrastes que j’ai déjà largement utilisés dans différentes compositions ou projets comme avec Chamæleo Vulgaris (« Dans la chair » & « Reset ») ou dans Missing Time et Space Time Continuum.



L’ensemble qui joue cette pièce est une nouvelle mouture de Chamæleo Vulgaris, orchestre à géométrie variable monté en 1991 et qui a pris de nombreuses formes.
Cette nouvelle version en sextet fait suite à la version duo que nous montions, avec Jean-Sébastien Mariage et moi-même, depuis 1997, comme pour ma pièce « Morphème #1 », créée au GRM, en 2013.

Les parcours des musiciens à qui j’ai décidé de faire appel, pour ce nouveau line up, et nos propos respectifs, dans le domaine de la composition, de la direction et de la place même de lʼinterprète, convergent.
Un travail timbral hors normes sera permis par cet orchestre aux sonorités atypiques et hors du temps (de la synthèse analogique, au saxophone, de la basse électrique, elle-même augmentée par le biais de l’électronique, des tambours à la guitare électrique...).

Toutes les générations de lutherie sont ici présentes.

À suivre...

FREDERICK GALIAY "Time Elleipsis" contraction of teasers 1, 2 & 3 from galiay frederick on Vimeo.

Projet soutenu par l’Institut Français, la DRAC idf, l’association Vu d’un œuf, le Fgo centre Barbara, la Dynamo de Banlieues Bleues, les Rendez-vous Contemporains, Penn Ar jazz, la Spedidam & l’Adami.

FGO Barbara, janvier 2018

Frederick Galiay - TIME ELLEIPSIS - Chamæleo Vulgaris from galiay frederick on Vimeo.

Frederick Galiay - TIME ELLEIPSIS - Chamæleo Vulgaris from galiay frederick on Vimeo.

TIME ELLEIPSIS - La Dynamo de Banlieues Bleues - Extrait 2 from galiay frederick on Vimeo.

TIME ELLEIPSIS - La Dynamo de Banlieues Bleues - Extrait 3 from galiay frederick on Vimeo.





À écouter également : TIME ELLEIPSIS Extrapolation 1

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