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Pearls Of Swines

Sarah Murcia : chant & clavier
Gilles Coronado : guitare
Franck Vaillant : batterie
Frederick Galiay : basse, voix, composition & direction
Musique composée sur des textes d’Edgar Allan Poe.

Pearls of Swines

PEARLS OF SWINES - Gazul (GA 8865) - Distribution Musea

The last album I reviewed that involved the ever-busy and highly talented eclectic bass wrangler Frederick Galiay was Apokálupsis by Big (drum&bass), but Pearls Of Swines could not be more different. Apokálupsis was a strange and hard to like “deeply disturbing avant cacophony” as I described it, whereas this new album is a pleasing blast of accessible avant-rock and general strangeitude, and is far more listenable than its oddly named distant cousin.

Pearls Of Swines sets the poems of Edgar Allan Poe to the music of Frederick Galiay (with help from Sarah Murcia on The Raven Part 1), an idea that could be a toe-curling disaster in the wrong hands. Luckily, M. Galiay knows what is needed ; short spiky bursts of still tuneful aggression shining a black light on Poe’s dark nights of the soul in verse. Opening track Eulalie builds on an insistent and increasingly agitated riff of a Frippian bent, shot through with punky attitude, and is a fine start to a highly energetic record. The lead vocals on the album are mostly supplied by Sarah Murcia, who is possessed of a disinterested drawl of a voice that contrasts nicely with the spiky and fiercely energetic music. Imagine a vocal Gallic shrug intoning “Now doubt, now pain. Gone, never again” against a backdrop of avant-spikiness – it works a treat.

The gorgeously threatening and near-subsonic bass on Imitation sets just the right dark tone for the duo of Frederick and Sarah to breathily intone the verse in unison. It will also blow the dust off your subwoofers ! A short, poignant and laid back anti-melodic guitar solo on Ligeia adds another layer of menace before we reach the centrepiece of the album.
The Raven Part 1 has a sub-Barrett repeated single note riff above which descending Farfisa-like organ provides a psychedelic groove for singer Sarah Murcia to fragilely intone Poe’s most well-known work ; all very hypnotic ; “…suddenly there came a tapping” is underlined by the tapped out snare rhythm that pins it all down. You can feel the tide rising as the guitar plays briefly in unison with Sarah’s “nameless here for evermore”, before a short synth solo leads to the next lysergically-soaked verse. The beat is unchanging and monolithic, now locked in with the bass, and the music gets ever more insistent and louder by very small increments. A true lesson in dynamics used to maximum effect.
Part II is utterly different, where jarring choppy guitar arm-wrestles with contrapuntal drums and bass, to be joined by the keyboards adding touches of poptastic synth squiggle. Eventually stuttering semi-spoken vocals complete the image of an alien Gang Of Four cutting rugs in the Andromeda galaxy. Edgar Allan would be proud !
More evidence of post-punk influence sees concluding track When The Rest Of Heaven Was Blue lurch along like some part-remembered Fall song awaiting MES to stagger on from stage left and knock the microphone stand over. Instead we get guitarist Gilles Coronado indulging an Andy Gill fixation as Sarah and Frederick chant Poe’s poem Alone as a mantra invoking the spirit of noise rock. The tune becomes more and more chaotic, the multi-tracked guitars eventually scratching and howling away like caged banshees. Marvellous !
This has been a true eye-opener of an album, one that is progressive in the full sense of the word, for you will not hear its like in this or any other year. One for the more adventurous of our readers, yes, but don’t be put off for it is accessible in its own singular way.
Article by : Roger Trenwith - The progressive aspect


Pearls of Swines - When the rest of heaven was blue from galiay frederick on Vimeo.

Charles Baudelaire écrivait en parlant d’Edgar Allan Poe que "Ce qui n’est pas légèrement difforme a l’air insensible". C’est cette étrangeté, ce mystère qui a donné envie au musicien Frederick Galiay de confronter sa musique aux textes de l’écrivain Américain.
Bassiste, chanteur, compositeur, Frederick Galiay possède un univers qui lui est tout personnel, bâti autour d’une musique jazz où liberté rime avec contemporanéité, où le sens du groove n’empêche pas une véritable recherche sonore (du timbre notamment). Ouvert à de nombreux horizons, le bassiste a participé aussi bien au fantastique Supersonic Plays Sun Ra qu’à Benzine, Mud ou Chamaeleo Vulgaris…
Pearls Of Swines s’articule sous forme de tableaux composés autour de textes d’Edgar Allan Poe. Aidé de Sarah Murcia au chant et au clavier, de Gilles Coronado à la guitare et de Franck Vaillant à la batterie, Frederick Galiay nous propose une musique aux confins du jazz, du post (math)-rock, de la noise et d’une musique contemporaine tirant vers l’atonalité. Le groupe construit, à l’image de la pochette, une cathédrale sonore où les arcs brisés sont autant de tourbillons rythmiques et mélodiques. Pas forcément tonal, dur, expressif et intense, Pearls Of Swines distille des atmosphères obsédantes, oppressantes pareil à une angoisse toute Heideggérienne.

Le Noise (Jérôme Gillet)
http://www.froggydelight.com

Avec Pearls Of Swines, le bassiste Frédérick Galiay réunit quatre musiciens qu’on a l’habitude de voir enjamber allègrement les genres musicaux, et ce pour évoquer les poèmes d’Edgar Allan Poe. Lui-même aime à terroriser les collectionneurs d’étiquettes : récemment entendu aux côtés de Thomas de Pourquery dans Supersonic, il anime avec le batteur Edward Perraud le duo Big, pur produit drum’n’bass. Toujours avec la même énergie et un jeu puissant qui n’est pas exempt de finesse

Ici, c’est avec une partie des musiciens de Caroline [1] que Galiay propose son rock sombre et capiteux. Seule surprise, mais elle de taille, Sarah Murcia troque sa contrebasse pour des claviers vintage acidifiant les trames électriques qui relient Galiay au guitariste Gilles Coronado. Quand, par exemple, elle murmure le court poème « Eulalie » dans l’atmosphère dense et nerveuse créée par le quartet, une tension diffuse, orageuse rend l’atmosphère irrespirable. L’alliance rythmique entre le bassiste et le batteur Franck Vaillant tombe dru et juste, puis la musique débonde et s’enfle à mesure que la batterie s’empare de la masse d’électricité, jusqu’à devenir inquiétante.

Chaque morceau est ainsi un tableau de l’étrange, depuis « Ligeia » et sa voix d’outre-tombe qui semble exhaler des synthétiseurs jusqu’à « When The Rest Of Heaven Was Blue » qui épouse les contours contondants de la guitare avant de finir dans un déluge. Mais ce sont les deux parties centrales de « The Raven » qui définissent au mieux une musique fortement teintée par l’école de Canterbury. Le ton gentiment méphitique de Murcia s’allie aux soubresauts précédant la raideur cadavérique d’une batterie intraitable pour transcrire à merveille une élégante ambiance victorienne, avant de se fracasser sur une rutilante électricité.
A l’instar du Palais de Justice de Bruxelles qui illustre la pochette, la musique de Pearls Of Swines est un perpétuel chantier où la démesure et le mélange des styles est une ligne de conduite. Il en résulte un album énigmatique et délicieusement entêtant qui accroche autant par la qualité de ses interprètes que par son imaginaire puissant.
par Franpi Barriaux // Publié le 9 juin 2014/Citizen Jazz

Ce programme a été composé sur/autour/avec/inspiré par les superbes poèmes d’EDGAR ALLAN POE

Recorded at Studio Pigalle (Paris) and mixed by Guillaume Delavilleon
Mastering by Marwan Danoun at Studio Galaxy (Brussels)

BOOKING

Contact presse :
Camille Dal’zovo // Only music
Cd@onlymusic.fr // 06.63.77.38.30

Le projet a reçu le soutien de la DRAC Ile de France. et le disque a reçu le soutien de MFA (Musique Française d’Aujourd’hui, avec la participation du ministère de la culture et de la communication,la SACEM, Radio France et la SACD)


Eulalie :



The Raven part 1 :



When the rest of heaven was blue :






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Captation au Triton, les lilas - 2013.


Pearls of Swines
Âmes sensibles ne pas s’abstenir ! Pearl of Swines est un tableau vivant de perles musicales rares recueillies aux tréfonds d’une âme tourmentée.
Mélodies entêtantes qui se gravent dans le microsillon de la mémoire. BO sans l’être, à la recherche d’un film, votre film, celui que vous vous faites quand vous êtes en voie d’introspection, de rêverie ou de contemplation glissant de l’apesanteur à la gravité, objet planant non identifié, né de la pure imagination créative de Frederick Galiay à partir de quelques poèmes-clés de Edgar Allan Poe : Alone, Eulalie, Ligeïa, The Raven...

From childhood’s hour I have not been As others were ; I have not seen As others saw ; I could not bring My passions from a common spring.

Un univers tenant qu’à un fil, l’équilibre d’une improvisation maîtrisée entre les irruptions guirlandesques des claviers de Sarah Murcia, le va-et-vient haché des guitares de Gilles Coronado, le chuchotement vacarmesque des percussions de Franck Vaillant et le duo des voix hypnotisantes de Frederick Galiay et Sarah Murcia font de Pearls of Swines une rareté discographique. Inutile d’insister sur l’absolue nécessité de les voir !!!!
Zebrock


Concert au Pannonica, Nantes - 2013




Il est des concerts dont on sait qu’on ne sera pas déçu. D’autres pour lesquels on sait à quoi s’attendre… Et d’autres encore, plus rares, dont on ne sait rien… On connaît les musiciens, sans toujours pouvoir deviner la nature de leurs nouveaux projets…
Ce quartet-ci fait évidemment partie de cette dernière catégorie. Franck Vaillant, Gilles Coronado et Sarah Murcia, à savoir les trois-quarts du formidable groupe Caroline (dont le dernier album est plus que recommandable), et le bassiste Frederick Galiay, co-éminence grise (avec Edward Perraud) du singulier projet Big Pop (voir la chronique de Citizen Jazz) sont réunis autour d’un projet alliant des compositions de Galiay à des poèmes d’Edgar Allan Poe.
Pas vraiment de jazz, ce soir, mais une énergie rock rappelant autant la no-wave que le rock progressif de King Crimson ou le R.I.O. d’Henry Cow, le tout mâtiné de musique drone (suis-je le seul à avoir parfois pensé à l’album Insurgentes de Steven Wilson ?). Rock, donc, mais joué par des musiciens rompus à l’exercice de la musique improvisée, étirant le temps et emportant le spectateur très, très loin, dans le monde si particulier de Poe. Indescriptible, en réalité !
Après une ouverture instrumentale tonitruante au groove irrésistible, la voix de Sarah Murcia, étrangement fragile et solide à la fois, murmure légèrement dissonant quoique toujours maîtrisé, nous entraîne dans les histoires sombres du poête américain : “Eldorado”, “Eulalie”, “Ligeïa”, “The Ring”, “The Rest Of Heaven Was Blue”, et un extraordinaire “The Raven”, lancinant, où pendant dix minutes (une heure ?), on ne peut s’empêcher d’entendre ce terrifiant corbeau tapoter à la porte de la chambre du malheureux narrateur.
Inquiétude, terreur… Jamais la musique ne tombe dans le cliché de la B.O. de film d’horreur, préférant suggérer plus qu’appuyer… Les étranges guirlandes synthétiques de Sarah Murcia, les hachures foudroyantes de la guitare de Gilles Coronado, le couple basse/batterie furieux (on ne répétera jamais assez combien Franck Vaillant est un batteur fabuleux), les voix mêlées de Murcia et Galiay, tout concourt à faire perdre pied à l’auditeur, sans pour autant le lâcher en route. Une musique tendue, hypnotique, souvent à la limite de la transe (impossible de ne pas headbanger !), douce, enveloppante, explosant soudainement en bourrasques, rampante, insidieuse (la mélodie de “The Raven” me trotte encore dans la tête aujourd’hui)…
Un moment musical unique, riche en surprises, qui laisse espérer un très grand disque, actuellement en phase d’enregistrement.
A ne rater sous aucun prétexte si le groupe passe en concert près de chez vous !

http://zoreilles.forumdediscussions.com/


Il y a donc autant de Hyde que de Jekyll chez Frederick Galiay, les caractères respectifs du bon docteur et de son double monstrueux pouvant aisément permuter selon les gouts de chacun ! Quant à s’imaginer que tel Gainsbourg, avec lequel il offre quelque ressemblance, le bassiste, par sa participation à cet hommage à Sun Ra, a "retourné sa veste parce qu’elle était doublée de vison", une oreille tendue vers le dernier album paru sous son nom prouvera qu’il n’en est rien et que des aspirations diverses peuvent très bien cohabiter chez un même musicien.

En dépit de sa thématique littéraire empruntée à l’œuvre d’Edgar Poe, "Pearls of swines" est en effet un disque immédiatement accessible et bien éloigné, dans sa sonorité comme dans sa structure, des expériences apocalyptiques d’un "Missing time", par exemple. Un seul regard aux instrumentistes du quartet permet d’ailleurs d’en évaluer la tendance générale comme le degré de radicalité puisque ni Gilles Coronado, ni Sarah Murcia, ni Franck Vaillant, qui forment également, avec le saxophoniste Olivier Py, le groupe Caroline, ne nous ont jusqu’ici habitués à des performances extrêmes. Ce qui ne signifie en rien qu’ils rechignent devant certaines aventures un peu moins policées. En fait, lorsqu’ils n’émargent pas dans les rangs amovibles d’un jazz moderne aux couleurs électriques, influencé par Steve Coleman ou les projets 70’s d’un Ornette ou d’un Miles, ils prolongent, souvent avec bonheur, l’héritage de King Crimson et Soft Machine, formations légendaires et déjà transversales qui ancrèrent à jamais le rock progressif dans la mémoire collective. Point d’improvisation, donc, ni de prise de risque inutile, mais un enracinement volontaire dans une esthétique contemporaine ayant fait ses preuves et offrant assez d’ouverture pour qu’un esprit créatif choisisse d’y vagabonder. Voilà un Mr Hyde à la monstruosité fréquentable et aux références tout-à-fait satisfaisantes !

L’étiquette rock progressif colle en tout cas parfaitement à ce "Pearls of swines" concocté par Fred Galiay et l’on peut considérer que la poésie d’Edgar Poe s’en accommode elle-même le mieux du monde. Certaines mélodies chantées par la contrebassiste Sarah Murcia, ici vouée aux claviers, évoquent aussitôt l’écriture de Robert Wyatt, cette fausse évidence grâce à laquelle les thèmes les plus alambiqués continuent inlassablement de vous trotter dans la tête. Les arrangements s’inscrivent dans l’énergie du rock et la complexité rythmique et harmonique d’un jazz affranchi du swing comme du blues. Pèches à contretemps survenant au moment le moins attendu pour relancer une machine qui n’en demandait pas tant. Lignes de basse sinueuses assumant sans faillir le rôle contrapuntique généralement confié à une guitare qui, en l’occurrence, s’avère trop occupée à détourner l’attention de l’auditeur par une mise en perspective de la thématique principale et des riffs parallèles pointant la singularité climatique de l’ensemble. Vocaux à l’articulation parfaite empruntant plus à la noirceur gothique de la Cold Wave qu’aux plaintes du blues ou au miel des crooners, découpant les vers en séquences heurtées ou les distendant jusqu’au malaise. Le bassiste soutient également de sa voix le chant de Sarah Murcia mais, là encore, point de fioritures : en lieu et place d’harmonies, ce sont des unissons que le couple détache avec une insistance implacable, disséquant le verbe de Poe pour mieux l’inoculer dans nos circuits sensibles et nous astreindre ainsi à la perception de son univers fantasmatique. Franck Vaillant participe d’ailleurs de cette intransigeance en martelant ses fûts avec une résolution obstinée que les syncopes régulières dont il parsème pourtant la polyrythmie de son beat ne parviennent pas à enrayer. A la manière d’un Elvin Jones binaire qui aurait écouté Klaus Nomi en visionnant en boucle l’intégrale de Lynch, il pratique dans la nuit du paysage urbain une saignée profonde où le groupe d’engouffre sans le moindre état d’âme.

Si "Pearls of swines" ne procède pas des visions les plus hallucinées de Fred Galiay ni de sa démarche artistique la plus excessive, gardant un pied dans les zones tempérées du rythme et de la mélodie quand on le sait apte à délivrer une noise définitive, cette immersion sonore dans le monde d’Edgar Poe n’en demeure pas moins passionnante car ancrée dans une esthétique précise et totalement assumée. Ainsi le quartet, dont on ne pourra nier ni la cohérence, ni l’efficacité, peut-il sans vergogne plonger tout entier dans la musique qu’il aime et que chacun de ses membres défend par ailleurs dans ses propres formations, qu’il s’agisse d’Urban Mood, de Benzine ou de Caroline, parmi tant de collaborations possibles. Entre Hyde et Jekyll, on ne sait plus trop, finalement, où vient se situer la limite… Et c’est sans doute très bien ainsi !

Joël PAGIER - Improjazz
Band Sarah Murcia Frederick Galiay Gilles Coronado Jazz news Frederick Galiay Sarah Murcia Frederick Galiay-mouvement Gilles Coronado & Franck Vaillant



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